Julienne Lusenge, militante de longue date pour les droits des femmes et lauréate du Prix des droits de l’Homme décerné l’année dernière par l’Assemblée générale des Nations Unies, a officiellement présenté ce prestigieux prix ce samedi 30 novembre à Goma. La cérémonie a été organisée en présence d’un délégué du gouverneur militaire de la province, des membres du Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’Homme (BCNUDH), ainsi que de nombreuses femmes engagées dans la lutte contre les violences sexuelles.
Lors de cet événement, Julienne Lusenge a été saluée pour son courage, sa détermination et son esprit de sacrifice. Depuis des décennies, elle œuvre aux côtés des victimes des conflits armés, en particulier les femmes victimes de violences sexuelles. À travers son discours, elle a rappelé l’importance de l’engagement collectif pour mettre fin à ces violences :
« Ce qui m’agace davantage c’est l’injustice, c’est l’impunité. On amène un bourreau, quelque temps après on le libère. C’est anéantir nos e
fforts. Donc si chacun fait bien son travail, on va avancer, on va combattre tous ces maux. C’est malheureux de vivre dans un pays où tout le monde considère que tous les hommes sont des violeurs ; et on considère que les femmes sont aussi des victimes. Plusieurs fois on m’a demandé : Julienne, est-ce que tu as déjà été violée aussi ? »
Malgré les défis, Julienne Lusenge reste déterminée à poursuivre son combat en faveur des victimes. Son engagement a été salué par plusieurs personnalités présentes, notamment Joséphine Malimukono, directrice de la Ligue pour la solidarité congolaise, une organisation bénéficiaire de l’appui du Fonds pour les femmes congolaises, dirigé par Julienne Lusenge :
« Le prix des droits de l’homme que madame Julienne vient de nous présenter, c’est un prix qu’on devrait lui donner bien avant. Puisque le travail qu’elle fait c’est un travail de longue haleine. Nous, on l’a connue depuis 2008. Tout ce temps, elle nous a amené dans les missions de plaidoyer. Même cette dernière mission
sur le processus de Luanda, nous sommes toujours avec elle. »
Madame Faida Mwangilwa, ancienne ministre du Genre en République démocratique du Congo, a également exprimé sa fierté de voir une Congolaise figurer parmi les lauréats de ce prix prestigieux, décerné tous les cinq ans par l’Assemblée générale de l’ONU.
Source: Radio Okapi