La presse kinoise de 30 mai revient sur la Commission spéciale de l’Assemblée nationale ayant autorisé l’instruction judiciaire contre le ministre d’Etat en charge de la Justice, Constant Mutamba, dans le cadre d’un dossier de détournement présumé de fonds publics destinés à la construction d’une prison à Kisangani, province de la Tshopo.
Ouvrons le bal avec Congo Nouveau qui rapporte que l’Assemblée nationale a autorisé, jeudi dernier 29 mai, l’instruction judiciaire à l’encontre du ministre d’Etat en charge de la Justice, Constant Mutamba. Cet hebdomadaire révèle que les députés nationaux ont, au cours de cette plénière, validé la proposition de la commission spéciale appelant à voter pour l’instruction judiciaire contre le patron de la justice. Habitué à donner des injonctions de poursuites et à les partager sur les réseaux sociaux, souligne ce portail, Constant Mutamba est lui-même poursuivi pour détournement présumé des deniers publics destinés aux victimes de la guerre de 6 jours à Kisangani. Ce tabloï
d fait savoir que ce membre du Gouvernement aurait viré 19,9 millions de dollars américains sur le compte d’une société, Zion Construction, pour l’exécution du projet de construction d’une prison à Kisangani, dans la province de la Tshopo.
Dans ce rapport, La Tempête des Tropiques note que la commission spéciale de la chambre basse du Parlement affirme avoir auditionné, tour à tour, le procureur général près la Cour de cassation, Firmin Mvonde, ainsi que le ministre d’État en charge de la Justice et garde des Sceaux, Constant Mutamba.
La Référence Plus signale que le rapport de cette commission spéciale, chargée d’analyser le réquisitoire du procureur général, a été lu en séance plénière, accompagné de la présentation des auditions des deux parties, après les avoir entendues séparément. Selon ce quotidien, Constant Mutamba est notamment accusé d’avoir violé la procédure de passation des marchés publics, usurpé les prérogatives du ministère des Infrastructures et Travaux publics, et attribué le marché à une
entreprise récemment créée.
Selon Le Phare, le ministre d’État en charge de la Justice a ordonné, à cet effet, à une banque de la place de libérer un acompte de 19,9 millions de dollars américains en faveur de la société Zion Construction, en date du 16 avril dernier. Cet argent, indiquent des sources proches du dossier dans les colonnes de ce tabloïd, était tiré du Fonds de Réparation des Indemnisations des Victimes des Activités illicites de l’Ouganda en République démocratique du Congo (FRIVAO). À en croire le ministre d’État Mutamba, écrit ce portail, la situation de la prison de Kisangani, en état de délabrement avancé, exigeait une solution de rechange d’urgence. D’où le recours au fonds susmentionné.
Infos 27 note que cette affaire a profondément divisé les élus nationaux. Pour certains députés, rappelle ce quotidien, l’autorisation d’instruction judiciaire marque un tournant dans la lutte contre l’impunité, même au sein du gouvernement. D’autres, en revanche, y voient un précédent dangereux, estiman
t que les faits relèvent davantage d’une erreur administrative que d’un délit pénal, poursuit ce portail.
Dans un autre registre, mais tout aussi explosif, fait savoir EcoNews, le procureur général Mvonde a sollicité la levée de l’immunité parlementaire de l’ancien ministre des Finances, Nicolas Kazadi, pour deux chefs d’inculpation : divulgation de secrets d’État et propagation de fausses informations. Cet hebdomadaire estime que ces deux affaires marqueront durablement le paysage politique congolais. Elles constituent un test décisif pour le pouvoir, qui avait fait de la lutte contre la corruption et l’impunité l’un de ses principaux chevaux de bataille, conclut EcoNews.