Conflit dans l’Est de la RDC : les chefs d’État de la SADC et de l’EAC se réunissent à Dar-es-Salaam

Les chefs d’État des pays membres de la Communauté des États d’Afrique de l’Est (EAC) et de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) se réunissent à Dar-es- Salaam, en Tanzanie, ce samedi 8 février. Au cœur de ces échanges : la crise qui déchire l’Est de la RDC.

Le président congolais Félix Tshisekedi, dont la présence à à Dar es Salaam, avait initialement été annoncée, a finalement suivi les travaux par visioconférence depuis Kinshasa. La Première ministre, Judith Suminwa, a été dépêchée pour représenter la RDC sur place.

Ce sommet conjoint est une tentative de coordination entre l’EAC et la SADC. Les deux organisations sous-régionales avaient jusqu’ici mené des initiatives parallèles sans parvenir à mettre fin au conflit.

La situation dans l’Est de la RDC demeure volatile, marquée par l’offensive du groupe rebelle M23, soutenu par l’armée rwandaise, dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Ce conflit, qui s’étend sur plusieurs décennies, a des répercussions humanitaires et sécu
ritaires majeures, non seulement pour la RDC, mais aussi pour l’ensemble de la région.

Une approche diplomatique et collective

Lors de ce sommet, les dirigeants des deux organisations ont insisté sur la nécessité d’une approche globale et diplomatique pour résoudre la crise. William Ruto, président du Kenya et président en exercice de l’EAC, a souligné la complexité de la crise qui déchire l’Est de la RDC :

« Il est clair que le conflit en RDC est complexe, délicat et prolongé, impliquant de multiples acteurs poursuivant des intérêts différents. Les enjeux couvrent un large spectre historique, économique et politique, remontent à plusieurs décennies et débordent des frontières nationales et régionales. Il existe également une dimension internationale clandestine, dont les effets persistants, cyniques et destructeurs ne doivent plus être sous-estimés ou ignorés. Pour cette raison, il est également clair qu’un tel conflit ne peut être résolu par des moyens militaires. Nous devons résister à la tentation de p
enser que nous pouvons résoudre ce problème par la force. Au contraire, nous devons convenir qu’une approche diplomatique globale est la seule solution durable. »

Le dirigeant kenyan a également appelé au dialogue pour mettre fin à ce conflit :

« Le dialogue n’est pas un signe de faiblesse ; c’est un témoignage de notre sagesse et de notre force collective, en tant que dirigeants et en tant que communauté », a-t-il déclaré.

De son côté, Emmerson Mnangagwa, président du Zimbabwe et président en exercice de la SADC, a mis en avant les conséquences régionales et continentales de l’instabilité dans l’Est de la RDC. Il a appelé à une unité africaine face à cette crise :

« Il ne fait aucun doute que l’instabilité persistante, les hostilités croissantes et le nombre toujours plus élevé de personnes déplacées dans l’est de la RDC ont des conséquences considérables, non seulement pour le peuple de la RDC, mais aussi pour nos régions et le continent africain dans son ensemble. »

Il a conclu en rappelant la respons
abilité collective des dirigeants africains :

« Nous avons donc le devoir et la responsabilité collective de nous attaquer franchement et globalement aux divers défis qui entravent la réalisation de la paix et de la sécurité pour les populations de l’est de la RDC. »

Source: Radio Okapi